Sophrologie et douleur

Comment la sophrologie agit sur la douleur

jl Pedoussaut

Un symptôme fréquent, parfois vécue comme une fatalité

La sophrologie peut être un complément efficace dans le traitement de la douleur, en particulier pour les douleurs liées au stress, à l'anxiété, ou aux tensions musculaires. Bien qu'elle ne remplace pas un traitement médical approprié pour des conditions médicales sous-jacentes, la sophrologie peut aider à gérer la perception de la douleur et à améliorer la qualité de vie.

Il est important de différencier la douleur qui est une sensation intérieur pénible et la souffrance qui est l'émotion désagréable engendrée par cette douleur et qui n'est pas un phénomène nociceptif isolé.

La nociception : composante neurosensorielle de l'agression tissulaire de l'organisme : coupure, choc, brulure, piqûre...

La douleur : perception consciente et désagréable de l'agression physique ou psychique qu'elle soit réelle ou vécue comme telle.

La souffrance : aspect passionnelle de la douleur, c'est l'émotion désagréable telle qu'elle est supportée, réalité vécue par la personne et son entourage sur les plans physique, comportementale, psychologique, social, professionnelle voir spirituel.

Voici comment la sophrologie peut être utilisée dans le contexte de la gestion de la douleur :

Relaxation musculaire : La relaxation permet de réduire des douleurs dues à des tensions du corps. En cas de stress, tous nos muscles augmentent leur tonus pour permettre au corps de réagir, c’est ce qu’on appelle le syndrome général d’adaptation découvert par Hans Selye. Mais nous savons que si le stress persiste, le système nerveux va envoyer une quantité d’adrénaline aux muscles trop importante et trop longtemps. C’est ainsi que les muscles :

  • se trouvent en état d'hyperactivité ;

  • peuvent subir des spasmes ;

  • se fatiguent et n'éliminent plus les toxines.

  • peuvent entraîner des douleurs dans certaines régions du corps

Savez-vous quel est l’un des premier signe d’un stress chronique ? Ce sont les douleurs musculaires comme les tensions ou une fatigue musculaire. Ainsi, la relaxation est une réponse à ces douleurs en inversant le processus Stress = tensions musculaires = douleur.

Apprendre à un patient à se détendre est primordial et permettra à son tonus musculaire de s’abaisser, l’adrénaline sera ainsi réduite et le système nerveux para sympathique sera sollicité avec ses hormones propres comme l’acétylcholine.

Respiration : La technique de respiration en cohérence cardiaque comme moyen de relaxation a un effet régulateur entre le système nerveux sympathique et le système nerveux para-sympathique.

Le premier atout de la cohérence cardiaque est son effet bénéfique pour lutter contre le stress. Sa pratique régulière permet de faire baisser le niveau de cortisol, l’hormone du stress, et d’augmenter la DHEA, l’hormone de jouvence, antagonisme du cortisol et joue également un rôle très important au niveau des douleurs musculaires, notamment dorsales. Le physiothérapeute Denis Fortier explique que le diaphragme stabilise la colonne vertébrale, un peu à la manière des muscles abdominaux. Lorsque sa partie centrale descend, à l’inspiration, elle augmente la pression à l’intérieur de l’abdomen et procure plus de stabilité.

D’ailleurs, le diaphragme des personnes ayant des douleurs au dos est moins détendu, moins stable et bouge de façon moins harmonieuse. Une personne en souffrance présente une respiration bloquée et localisée le plus souvent sur le haut du corps. Or, la respiration est bénéfique aux muscles, avec un étirement parfois gênant au début mais par la suite, les muscles deviennent plus élastiques apportant une détente corporelle et moins de douleur. Il est fortement conseillé d'entretenir de bonnes capacités respiratoires, particulièrement en présence de douleurs au dos, que celles-ci soient aiguës ou chroniques.

Visualisation et distraction : Les visualisations positives et l’endorphine

Un autre outil utilisé par toutes les approches de la gestion de la douleur sont les visualisations positives. Nous savons que toute image mentale positive se répercute à la fois sur le psychisme et sur le corps. Notre cerveau ne fait pas la distinction entre une image réelle et une image générée par l’imagination et donc le vécu imaginaire positif va s’inscrire comme expérience vécue. C’est pour cela que pour en accentuer les bienfaits, il est important de développer l’ensemble du système sensoriel du patient à savoir le visuel, l’auditif, le kinesthésique, l’olfactif et le gustatif.

Lorsque l’on parle de gestion de la douleur, nous allons nous servir des visualisations positives, de respirations, de mouvements dynamiques pour permettre à notre cerveau de sécréter une hormone bien précise qui est l’endorphine. Cet opiacé naturel produit par la glande pituitaire est un neurotransmetteur permettant d’agir comme véritable anti-douleur. L’endorphine est distribuée dans l’organisme par l’hypophyse et l’hypothalamus et provoque une sensation de détente, de bien-être comme après un exercice physique, un très bon repas ou un fou rire.

Ainsi, toutes les visualisations où la personne va revivre un moment agréable va permettre de sécréter cette hormone d’endorphine. Se plonger dans un ou plusieurs souvenirs.

Acceptation de la douleur : La sophrologie encourage une attitude de non-jugement envers la douleur, ce qui peut aider à réduire la résistance mentale à celle-ci. En acceptant la douleur sans lutte, il est souvent plus facile de la gérer.

Renforcement de la résilience : La sophrologie peut contribuer au renforcement de la résilience face à la douleur. Elle peut aider les individus à développer des compétences pour faire face aux moments difficiles et pour mieux gérer la douleur au quotidien.